Tu VOIS ce que je veux DIRE ?

Le phénomène est sous nos yeux, depuis des décennies, accéléré depuis l’avènement du smartphone en 2007 : notre pensée se nourrit de plus en plus avec des IMAGES.
Il y a 15 ans, le téléphone transmettait mots, paroles et voix. Aujourd’hui, les likes, les emojis pullulent dans nos sms, nos mails. La #facilitationgraphique fixe la mémoire collective dans les séminaires d’entreprise. Les icônes fleurissent dans toutes les signalétiques, transports, lieux publics, magasins, médias. On envoie une photo, une vidéo courte pour exprimer ce qu’on ne sait pas dire. Une image vaut mille mots dit-on.
Pourtant, certains grands thèmes de société ne sont évoqués qu’avec des mots et trop peu d’images. Comme si l’idée avait du mal à s’incarner, à devenir visible, tangible. L’Europe par exemple ou dans l’actualité, la réforme des retraites. Un sujet aussi important, complexe, impactant pour la nation entière, aurait mérité une communication pédagogique plus visuelle. Émission TV spéciale, site internet dédié, avec photos, graphiques, chiffres, représentations colorées, pourcentages. Pas de l’info à chaud avec trois comparatifs entre les résultats de foot et la météo. Pas un débat explosif où chacun aboie, coupe la parole, s’insurge, dément, contredit en bombardant de chiffres et de formules choc. Non, un vrai rendez-vous d’éveil et de présentation. Un moment structuré d’intelligence collective encadré par un spécialiste énergique et chaleureux. C’est ce qu’on ferait dans une entreprise. Imaginez le staff Airbus expliquant à ses clients une nouvelle technologie embarquée sur ses avions.
Au fil des mandats, la pédagogie gouvernementale reste cantonnée à des discours, d’éternels débats, des mots sans images. Comment partager sa vision sans images ?
Depuis les grèves démentielles de novembre 1995, 27 ans ont passé. Même sujet, mêmes malentendus, mêmes défilés, mêmes journées à dizaines de millions d’euros flambés. Pendant ce temps-là, à quelques 2 000 kms, dans le vacarme et le chaos, un nouveau Verdun. Ce n’est pas parce qu’on développe l’intelligence artificielle qu’il faut laisser libre cours à la bêtise humaine. Vous voyez ce que je veux dire ?